Premières tensions aux abords de la Santé : les Riverains alertent la directrice de la prison

Madame la directrice,

Le département des détenus en « semi-liberté » a ouvert depuis environ un mois et l’exaspération dans les immeubles du voisinage est croissante. Cette tension est liée notamment à la très grande proximité entre les cellules et les habitations. En effet, les riverains et les détenus ne sont séparés que par la largeur d’une rue ce qui pose des problèmes qui pourraient être facilement résolus.

Actuellement les fenêtres des chambres des détenus en semi-liberté sont obstruées par des chiffons, serviettes, draps et cartons d’emballage en guise de rideaux. La prison se situe en ville et doit par conséquent respecter les exigences esthétiques et visuelles imposées dans Paris. Il est normal que les détenus puissent être protégés dans leur intimité ainsi que du soleil et de la chaleur estivale mais cela ne doit pas conduire à une dégradation de l’environnement.

Par conséquent nous demandons que soient installés au plus vite des rideaux homogènes et que les objets accrochés aux barreaux soient interdits.

Les détenus ont pris l’habitude de se mettre torse nu devant leur fenêtre. Nous comprenons ce geste, surtout en été, mais prolongé à longueur de journée, cela devient pénible pour les riverains qui ont vue sur la prison. On nous a affirmé lors des réunions d’information que les détenus en semi-liberté seraient absents pendant la journée, mais la réalité n’est pas celle-là et un certain nombre sont présents en semaine et en journée.

C’est pourquoi nous demandons que les consignes de décence et de discrétion soient transmises aux détenus concernés.

Comme nous le craignions et comme nous l’avons signalé plusieurs fois au directeur de l’APIJ, nous avons déjà constaté de nombreux parloirs sauvages ainsi que des invectives de détenus envers des passants. Des jeunes enfants qui jouaient dans la rue ainsi que des riverains dont les logements sont visibles des cellules ont été agressés verbalement et même menacés. Un signalement a été fait à la police. Par ailleurs, de nombreuses voitures et motos qui raccompagnent ou attendent les détenus stationnent à toute heure illégalement rue Messier et rue Jean-Dolent lesquelles deviennent de véritables parkings sauvages.

D’autre part le jet de projectiles depuis les cellules dans la rue nous alarme. En effet, nous avons observé des bouteilles en plastiques jetées dans la rue Messier depuis les cellules du dernier niveau situées à l’angle Messier-Jean-Dolent, ceci se reproduit fréquemment en particulier la nuit. A cela s’ajoute le jet de détritus dans la cour de la prison, qui ne nous regarde pas même si l’on est bien contraint de le voir.

C’est pourquoi, nous demandons que la surveillance des abords de la prison reprenne dès maintenant avec notamment les rondes de la police à pied et/ou en voiture.

Au sujet des nuisances sonores, deux problèmes apparaissent également, d’une part la très forte sonnerie actionnée au retour des détenus jusqu’à 2h30 la nuit qui réveille systématiquement les habitants de la rue Messier. D’autre part, nous nous inquiétons et avons déjà plusieurs fois alerté la mairie, au sujet du stationnement moteur allumé et de la circulation des camions de livraison et des nuisances en particulier sonores que cela engendre autour de la prison. Nous n’avons pas reçu de réponse.

Nous demandons à ce que la sonnerie rue Messier soit réglée de telle sorte qu’elle ne nuise pas aux riverains et qu’une solution satisfaisante soit mise en œuvre pour la circulation et de stationnement d’attente des camions de livraison.

L’APIJ n’a jamais voulu tenir compte de nos remarques et questions posées par l’insertion urbaine de la prison et notamment par la proximité entre cellules et habitations des rues Jean-Dolent et Messier. Avec l’aide de la Mairie nous avions pourtant alerté maintes fois l’APIJ sur les difficultés prévisibles qui en résulteraient. Aujourd’hui, avec le retour des détenus c’est à l’administration pénitentiaire que nous nous adressons afin qu’elle prenne enfin en compte ces demandes de bon sens.

En conclusion, nous vous demandons un rendez-vous pour vous exposer directement nos demandes et échanger sur vos propositions.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions, Madame la Directrice, de recevoir notre respectueuse considération.

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